Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Redonner vie au Fort

Alain Cadet fait le point, dans un article paru dans la Voix du Nord, le lundi 29 juillet 2024, sur le chantier devenu indispensable au Fort de Mons-en-Barœul, suite aux dégradations engendrées par le maintien inutile d'une végétation sur le sommet de l'ouvrage.

Après avoir du se rendre à l'évidence face à la dangerosité, ce qui a entraîné la fermeture de toutes les activités de ce centre socioculturel, place est enfin maintenant à une solution pour rendre ce lieu utilisable. Mais il faudra patienter plusieurs mois pour envisager une réintégration progressive, voire quelques années pour une solution plus durable, et débourser des sommes considérables.


En cette fin du mois de juillet, une opération de mise en sécurité du vieux fort a été lancée. 


Une opération de haut vol pour déposer des engins de chantier au sommet du fort Macdonald. Les engins et matériaux nécessaires au chantier sont acheminés au moyen d’une grue télescopique.

Il y a quelques jours, une énorme grue télescopique a pris place devant le mur d’enceinte. Sa mission : amener au sommet du fort de Mons-en-Barœul les engins de chantier, notamment une pelleteuse et une raboteuse spécialisée dans la destruction des souches d’arbres. Ce nouveau chantier va permettre de prévenir de nouvelles infiltrations qui détérioreraient le bâtiment. « Sur tout le sommet du fort, nous avons fait place nette », explique Francis Bossut, l’adjoint aux finances et à la nature en ville. « Ce sont les services des parcs et jardins de la ville qui, hormis les grosses souches, ont déblayé le terrain. »


Ce nouveau chantier va permettre de prévenir de nouvelles infiltrations qui détérioreraient le bâtiment. 


Une période d'observation.


Sur ce sommet, débarrassé de tout élément gênant, l’entreprise va pouvoir travailler. Elle va d’abord raboter les souches d’arbres et évacuer le bois. Puis, des travaux de terrassement seront entrepris. La terre sera refaçonnée en forme de dôme, de manière à produire une pente dirigée vers l’extérieur des murs. De nouvelles gouttières vont y être posées pour recueillir les eaux pluviales. Sur toute la surface du sommet, une immense bâche épaisse et imperméable assurera l’étanchéité du bâtiment. Puis, viendra une période d’observation pour s’assurer que tout est au sec. Quand ce sera acté, on pourra procéder à la rénovation et à la modernisation de l’intérieur (planchers, murs, sanitaires, électricité, etc.).


Des activités délocalisées.


Des infiltrations d’eau de pluie de plus en plus importantes avaient conduit la municipalité à délocaliser les activités culturelles, hébergées dans la vieille enceinte militaire. Ainsi, les salles de spectacle et de réunion ont, elles, été interdites au public. Seul le restaurant a pu être maintenu dans des conditions contraignantes. Il a fallu aussi reloger les différentes activités. Par exemple, en juin 2024, le conservatoire municipal de musique a rejoint l’école Ronsard, surdimensionnée aujourd’hui.


Mais ces structures nomades sont à l’étroit dans leurs locaux provisoires. La mairie étudie, depuis plusieurs mois, une solution à moyen terme permettant de réintégrer les locaux en attendant une rénovation pérenne du bâtiment historique.


315 000 €


Au mieux, le vieux fort Macdonald ne retrouvera ses hôtes qu’à la rentrée de septembre 2025. Le coût de l’opération pour la seule pose de la bâche et le terrassement s’élève à 315 000 € hors taxe. Il s’agit d’une solution provisoire qui risque de durer un certain temps. Quid d’une rénovation en profondeur des voûtes de l’édifice ? « Là, on est parti dans une grande aventure », confie Francis Bossut. « Tout ce que je peux dire, c’est que cela va durer très longtemps et que ce sera très cher ! »


A. C. (CLP)



La bibliothèque pourra rouvrir au sein du fort le 20 septembre 


Un article de Virginie Boulet dans la Voix du Nord du samedi 31 août 2024.



La bâche est posée, il reste à enlever les échafaudages. D’où cette date de réouverture du fort fixée au 20 septembre.


Tout l’été, des travaux d’étanchéité ont été menés au-dessus de l’ouvrage militaire, fermé depuis la mi-avril en raison des gros problèmes d’humidité constatés. La bibliothèque, qui a continué ses activités hors les murs, pourra bientôt réintégrer ses locaux. 

 

Les services techniques ont d’abord défriché et enlevé la quasi-totalité de la végétation qui a poussé sur le toit du fort. Puis, fin juillet, des professionnels ont pris le relais pour enlever les souches d’arbres, raboter et niveler la terre en forme de dôme. Des gouttières ont ensuite été posées tout autour de l’ouvrage militaire, pour récupérer l’eau de pluie. Dernière étape : la pose non pas d’une mais de deux épaisseurs de bâche imperméable. La facture pour ces travaux de sécurisation : 315 000 € hors taxes.


Le conservatoire, lui, a été relocalisé dans les locaux de l’école Ronsard. 

 

Une sécurisation qui coûte 315 000 €

 

Il reste maintenant à s’assurer qu’à l’intérieur de la bibliothèque, tout peut être fait pour accueillir les usagers, mais aussi à démonter les échafaudages, ce qui n’est pas une mince affaire. D’où ce délai du 20 septembre. Rappelons que le conservatoire, lui, a été relocalisé dans les locaux de l’école Ronsard, aujourd’hui surdimensionné, près de la piscine.


Professeurs et usagers ne devraient pas réintégrer le fort avant les gros travaux de consolidation et de modernisation qui vont y être menés. Mais le calendrier n’est pas encore connu. Par ailleurs, le restaurant du fort de Mons, lui, fonctionne normalement – avec une grande terrasse entre le fort et la salle polyvalente. Il est ouvert le midi du lundi au vendredi, et le soir (sauf samedi), uniquement sur réservation pour les groupes de minimum 20 personnes.