Il n'y a plus beaucoup de témoignage des anciens systèmes
d'éclairage au Fort de Mons-en-Barœul.
L'éclairage naturel
Un système très simple et ingénieux utilisait la lumière naturelle provenant de puits de lumière, lesquels servaient aussi de cheminées d'aération. Au sommet se trouvait un lanterneau destiné à protéger des intempéries.
Ces puits de lumière étaient munis à leur base d'un plan incliné compris entre 60 à 45 degrés, sur lequel était posé une faïence blanche. Par simple réflexion on éclairait ainsi les couloirs. De façon plus économique la surface pouvait être simplement enduite de chaux. Très rarement on apposait un réflecteur métallique. Pour améliorer le rendement de ce système le puits de lumière pouvait également être peint à la chaux.
Quelques exemples de ce système ont été reconstitués aux forts de Bourlémont et d'Uxegney. A signaler que les carreaux de céramique d'origine étaient différents (plus petits).
Bien entendu la lumière naturelle parvenait aussi par les fenêtres, mais en cas de guerre, l'intérieur du fort se trouvait dans l'obscurité la plus totale, car l'ensemble des ouvertures était obturée par des portes et des volets blindés.
Ci-dessous, un exemple de mise en place du blindage des ouvertures au Fort Leveau (Maubeuge). Parfois de fines cales étaient entreposées entre les poutres laissant passer un fin filet de lumière naturelle.
L'éclairage artificiel
A l'époque de la construction du fort (1878-1880), où l'électricité n'existait pas, on utilise :
- soit des bougies
- soit des lampes fonctionnant à l'huile qui présentent deux difficultés :
- l'huile souvent trop visqueuse monte difficilement dans la mèche par capillarité
- la mèche tend à charbonner et à s'éteindre
On décrit des :
Dans les chambrées :
- soit des bougies
- soit des lampes fonctionnant à l'huile qui présentent deux difficultés :
- l'huile souvent trop visqueuse monte difficilement dans la mèche par capillarité
- la mèche tend à charbonner et à s'éteindre
Un siècle auparavant, plusieurs progrès avaient toutefois apporté des améliorations successives assez rapides, on les devait à :
- Joseph Louis Proust, un chimiste français, qui avait mis au point, vers 1780, la lampe à huile à réservoir latéral. L'huile, située en hauteur par rapport
au bec, est poussée vers celui-ci par son propre poids.
- Aimé Argand, un physicien et chimiste suisse, qui associe, en
1782, la mèche cylindrique et la cheminée. Celle dernière sera d'abord en tôle, puis en verre. Il s'associera à
Lange pour la commercialiser sous le nom de lampe d'Argand.
- Antoine Quinquet, un pharmacien, qui en 1784, rassemble ces trois
innovations dans la lampe qui porte son nom, montée sur une tige. Cette lampe bien au point, restera d'usage courant jusqu'à l'avènement du pétrole. C'est donc essentiellement celle-ci que l'on trouvera dans les forts.
L'huile qui est utilisée est souvent une huile de colza. L'utilisation du pétrole lampant pourtant découvert en 1858 n'était pas coutumier en raison du coût élevé du combustible.
L'huile qui est utilisée est souvent une huile de colza. L'utilisation du pétrole lampant pourtant découvert en 1858 n'était pas coutumier en raison du coût élevé du combustible.
Julie Vaubourg de l'association Fortiff'Séré nous a rendu visite le dimanche 12 juillet 2020. Nous la voyons habillée en lampiste avec deux lampes réflecteurs sur la partie dormante du pont levis du Fort de Mons-en-Barœul. © Clichés de Guy Selosse Association Eugénies.
Ces deux lampes possèdent encore la marque des fabricants
La société d'appareils d'éclairage de H. Luchaire était installée au 27 rue Erard à Paris
Les frères Faucon, ingénieurs et constructeurs étaient fournisseurs de l'armée. Leur entreprise était située au 24 rue de la Douane à Paris.
On décrit des :
Dans les chambrées :
- Pour les hommes de troupe : des lampes quinquets qui sont suspendus aux voûtes
- Pour les chambres des officiers : des lampes à tige, de type quinquet, avec chandelier en cuivre mais aussi des chandeliers à ressort, pour bougie.
Dans les caponnières et les couloirs :
Dans les caponnières et les couloirs :
- des cages appliques, équipées de lampes faucon, fixées sur
des planchettes en chêne, elles-même fixées au murs.
Elles peuvent être :
- à serrure et ouverture par l'arrière dans les caponnières et leurs accès
- sans serrure et ouverture par l'avant dans les autres couloirs.
Elles peuvent être :
- à serrure et ouverture par l'arrière dans les caponnières et leurs accès
- sans serrure et ouverture par l'avant dans les autres couloirs.
Ces parties métalliques sont les rares restes de l'ancien système d'éclairage posé à la création du fort à Mons-en-Barœul. C'est
à cet endroit que venait la planchette en chêne qui permettait de fixer la cage-applique.
Pour les extérieurs :
- des cages appliques sans serrure, équipées de lampes faucon, simplement suspendues.
Pour les rondes :
- des lanternes à main, fonctionnant à l'huile de colza
Pour les chambres à poudre :
Pour les chambres à poudre :
On retrouve ces mêmes lampes mais elles sont à l'extérieur
des poudrières pour des raisons évidentes, bien compréhensibles, de ne pas mettre
de flamme dans cette partie où la moindre étincelle était bannie. L'éclairage
se faisait à travers un verre de 19 mm d'épaisseur.
Ci-dessus la poudrière du fort de Bourlemont et son système d'éclairage.
La poudrière nord du Fort de Mons-en-Barœul transformée en salle bruit.
On peut encore voir les 3 fenêtres d'éclairage de celle-ci, juste au-dessus des armoires.
Parfois dans le cas des chambres à poudres ou des ateliers de chargement et de gargouses, il existait une petit renfoncement appelé tabernacle qui jouait le même rôle. Ci-dessous exemple de tabernacle au fort de Bourlémont.
Ces deux photos nécessitent une précision, car il s'agit de
lampe tempête. Ces lampes fonctionnaient au pétrole lampant, un progrès
considérable car la fluidité de ce liquide le faisait monter facilement dans la
mèche à la différence de l'huile. Bien qu'inventée en 1853 par le pharmacien
polonais Ignacy Lukasiewicz en 1853, celle-ci ne fut pas d'usage en
fortification avant 1898.
D'une époque plus récente lorsque le fort de Mons-en-Barœul a pu bénéficier de l'électricité, on trouve encore des restes de cette installation moderne.
Ce socle en bois sur lequel était apposé un interrupteur en porcelaine date de l'époque 1950.