Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Carte postale


Le fort de Mons, quiétude et verdure au cœur de la métropole


Article paru dans la Voix du Nord dans le supplément Evasion du dimanche 31 août 2021 par Hugues Choteau avec des photos de Philippe Pauchet.


L’ouvrage, un fort Séré de Rivières de la première génération construit à la fin   du XIXe siècle, est aujourd’hui un petit écrin de verdure et de culture au pied même   des immeubles de l’écoquartier de Mons-en-Barœul.   

    

Construit entre 1878 et 1880, le fort de Mons fait partie d’un ensemble de huit ouvrages (six forts et deux batteries) destinés à la défense de Lille. Pourquoi autant de moyens ? Parce que, véritable carrefour européen, Lille fut la plus assiégée des grandes villes françaises. Au sortir de la guerre de 1870, pour la toute jeune III e République, il faut se préparer à de nouveaux conflits, surtout contre le nouvel empire allemand de Guillaume Ier.


Un usage plus civil que militaire


Ironie de l’histoire pour ses concepteurs et pour les 600 Belges qui ont travaillé d’arrache-pied sur le chantier pendant deux ans (3 millions de briques ont tout de même été posées) : jamais le fort de Mons-en-Barœul n’a été au centre de combats, ni pendant la Première Guerre mondiale ni pendant la Seconde. Militairement parlant, cet ouvrage, tout de suite dépassé par les progrès de la chimie et l’évolution des explosifs, n’a pas été utile à grand-chose : il a servi à entreposer des munitions et a fait office de prison entre 1914 et 1918... pour l’armée allemande.


Un sentier pour faire le tour du propriétaire


Aujourd’hui, le fort de Mons, propriété de la ville, héberge l’école de musique, la bibliothèque municipale… et même un restaurant. Des visites guidées y sont proposées une fois par mois.


On conseille cette formule aux amateurs d’histoire car autour des remparts, là où il est possible de se promener, aucune indication historique n’est disponible. Autant faire la promenade avec un spécialiste.


Si vous souhaitez faire un simple tour du propriétaire en prenant votre temps, comptez trente petites minutes. Il ne faut pas emprunter l’entrée principale du fort de Mons, mais se diriger vers la droite, le long du fossé (où se trouve le sentier, en contrebas) et continuer à pied pendant deux ou trois minutes jusqu’à trouver l’entrée du chemin.


Calme et verdoyant, le sentier n’est pas très fréquenté, ni par les joggeurs ni par les voisins. Tout l’inverse de la citadelle de Lille, même si des événements culturels y sont parfois proposés (concerts, festivals…). Dommage, car le lieu a du potentiel. D’autant que le restaurant, dans l’enceinte même du fort, permet de se sustenter en profitant d’un cadre pour le moins original.


Aujourd’hui, le fort de Mons, propriété de la ville, héberge l’école de musique, la bibliothèque municipale… et même un restaurant. Des visites guidées y sont proposées.