Pour soutenir la voûte, des étais ont été placé au niveau du couloir d'accès à la cour sud. Cliché du 20 octobre 2020.
Dans la cour sud plusieurs zones sont devenues inaccessibles. Cliché du 20 octobre 2020.
Le soutènement du couloir d'accès à la cour sud. Clichés ci-dessus et ci-dessous du 7 novembre 2021.
L'accès à la cour nord a également été interdit. Cliché du 7 novembre 2021.
Un soutènement a également été mis en place au niveau du couloir d'accès à la cour nord. Cliché du 7 novembre 2021.
Des fissures
Si les premières fissures sont apparues quelques années après la construction du Fort comme on peut le remarquer avec l'existence de témoins de fissuration posés en 1886, plus aucun nouveau mouvement n'avait été constaté pendant plus d'un siècle. Une première inquiétude avait été signalée au début des années 2000.
Voir ici.
Achevé en 1880, c'est 6 années plus tard que des témoins ont été posé au Fort de Mons dans les passages, en raison de l'apparition de fissures au niveau des murs latéraux.
Un témoin, dans le couloir d'accès à la cour sud, daté du 16 janvier 1886, parmi la cinquantaine qui ont été posé six années après la fin de la construction.
Dans la cour sud, deux témoins différents ont été apposés (l'un en plâtre et l'autre en plastique) au niveau d'une fissure apparue au dessus de la voute. Clichés du 11 avril 2009.
Une importante fissure en Y est apparue sur le magasin à poudre de la cour nord (clichés ci-dessus et ci-dessous).
Les fissures sont disséminées dans de nombreux endroits du bâtiment fragilisé.
Dans la chaufferie une fissure court depuis la voûte jusqu'au bas du mur.
Des mouvements de terrain
Lors d'une visite technique nous avons eu l'occasion de constater des mouvements préoccupants au niveau du sol. L'hypothèse serait que les variations climatiques de plus en plus importantes sur une base argileuse entraineraient des phénomènes successifs et alternatifs de dilatation et de contraction, fragilisant ainsi les fondations.
Dans les couloirs internes du Fort, à plusieurs endroits des fissures sont apparues au niveau du sol, témoignant d'un mouvement beaucoup plus important et complexe qu'on pouvait le supposer.
A la base des niches des zones de décollement sont apparues
Certaines fissures visibles au sol se prolongent dans les murs. Un risque de bascule et d'effondrement des structures est à craindre.
Des dégâts plus anciens
La batterie de flanquement nord a subi d'importants dégâts, mais ceux-ci sont très anciens. Ici l'apparition des fissures est indépendante de l’action des racines, elle relève en effet d’un effondrement accidentel non daté.
L'intérieur de la batterie de flanquement nord, dont l'accès est condamné depuis les travaux de rénovation de Gérard David en 1984.
Quelle solutions ?
L'erreur écologique
La première urgence était l'élimination des arbres. Ce qui a malheureusement pris trop de temps, faute sans doute d'avoir compris l'ampleur du phénomène de dégradation face au souhait de préserver une nature ... et d'accepter l'idée que celle-ci pouvait-être quelquefois hostile.
Les préoccupations écologiques ont reçu un accueil favorable avec la mise en place de bacs de permaculture au niveau de la rue des remparts. Quel avenir pour ce projet ? On peut se poser des questions sur l'influence écologique qui a contribué à retarder la prise de décisions.
Voici ce que écrivions il y a plusieurs années : Sur cette carte postale centenaire que nous avons retrouvée à Dresde en Allemagne, on remarque l'absence d'arbres sur le sommet du fort. Nous sommes pendant la première guerre mondiale, le fort est occupée par l'armée allemande qui n'a nul besoin de se camoufler d'une aviation quasi-inexistante. La suppression urgente des arbres pour des raisons de sauvegarde ne fera que renouer avec nos racines !
Une solution provisoire
Les infiltrations dues aux racines des arbres étant dissipées, il est vital de s'atteler à la pérennité des constructions fragilisées. Mais comme souvent face à l'urgence, on se résout à des mesures devenues indispensables au moindre coût. C'est ainsi qu'il est prévu de réaliser un soutènement des voutes par des arceaux métalliques. Ce qui transformera les couloirs d'accès en galeries de mines !
Les arceaux métalliques peuvent être réalisés sur mesure. Plusieurs sociétés ont ce savoir-faire, qui nécessite des calculs et des études préalables. Le plus souvent ce sont des barres d'acier qui sont choisies en raison de leur plus grande résistance.
Et ensuite ?
L'ampleur du chantier et des investissements nécessaires fait craindre que la remise en état soit reportée aux calendes grecques. La solution provisoire ayant au moins l'avantage de pouvoir réutiliser des structures municipales, sous réserves d'un avis favorable de la commission de sécurité.
Cet article paru le 4 juillet 2020 évoquait déjà à l'époque un coût de travaux de plusieurs millions d'euros et trois années de chantier.
Eviter d'autres dégradations
Depuis longtemps il est question de rendre l'insularité au Fort de Mons-en-Barœul afin d'éviter les intrusions. Un retour au système du pont-levis est envisagé avec la pose d'un " tablier abaissant ". Celui-ci ne sera pas installé à la place de l'ancien mais sans doute au niveau du pont qui a été supprimé.
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