Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Fort humide

Le fort « pleure » plus que jamais, l’exaspération monte  

Un article de Virginie Boulet paru dans le Voix du Nord du vendredi 22 mars 2024



Le Trait d’union est fermé depuis janvier. Des élèves du conservatoire y ont malgré tout répété, entre les seaux.... Ce n’est plus le cas aujourd’hui.


L’automne et l’hiver ont été marqués par des précipitations record, écrivions-nous dans notre édition d’hier. À tel point que la terre au dessus du fort ne fait plus éponge. Certes, la situation est exceptionnelle, mais le lieu connaît des problèmes récurrents d’humidité, qui commencent à lasser. 


Une odeur de moisi, des murs qui suintent, des seaux partout... 


État des lieux


La bibliothèque, le conservatoire, le restaurant... Tout le monde trinque, ou presque, au fort. A la bibliothèque, l’étage est inaccessible depuis début janvier. Seul le personnel peut y accéder, pour aller chercher les documents demandés par les adhérents adultes, sur le mode drive. La semaine dernière, elle a fermé temporairement, le temps qu’un système de récupération de l’eau de pluie ruisselante soit mis en place : de grandes bâches ont été installées, l’eau qui y coule rejoint ensuite des tuyaux qui l’évacue à l’extérieur.


Côté conservatoire, ce n’est guère mieux. La salle du Trait d’Union, qui accueille des concerts de jazz, est fermée au public, aussi, depuis janvier. Il y a peu, des élèves y répétaient malgré tout, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et jeudi dernier, à la suite d’une réunion du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), il a été décidé de condamner pour le moment les quatre salles du rez-de-chaussée. Une odeur de moisi, des murs qui suintent, des seaux partout... Des cours ont pu se tenir dans les locaux laissés libres d’Heures exquises, mais d’autres ont dû être annulés.


Des professeurs " à bout " 


Face à cette situation qui dure, les professeurs du conservatoire n’en peuvent plus. Certains portent des masques FFP2 pendant les cours. L’un d’eux raconte avoir eu des problèmes respiratoires. « Je ne sais pas si c’est lié, mais c’est troublant », estime-t-il. Et côté organisation, depuis lundi, on vit au jour le jour, ce n’est vraiment pas motivant ».


Mercredi, quelques uns de ses profs ont débrayé. L’association des Amis de l’école de musique est elle aussi montée au créneau. Elle a placardé des affiches pour réclamer « de meilleures conditions et d’apprentissage et de travail ». « Le problème, pointe sa nouvelle présidente Claire Bera, c’est que les problèmes d’humidité sont récurrents. Le lieu est magnifique, mais... » De fait, ici et là, on entend des voix s’élever pour réclamer un déménagement du pôle culturel de la commune...


« La ville totalement mobilisée »


De son côté, le maire commence par évoquer « les conditions météo inédites. Mais le fort a toujours eu ses problèmes, et personne ne les sous-estime ». 


Comme il l’a fait en décembre en réunissant les usagers du lieu, Rudy Elegeest rappelle que « les arbres au dessus du fort ont été coupés. On montrait du doigt leurs racines, mais ça n’a pas tout réglé. Plus de 600 000 euros ont été dépensés en injections qui ont aussi montré leurs limites. Entre 2 et 3 millions vont être investis cette année et l’an prochain pour de la ventilation, le remplacement de tous les châssis... 


Un système de protection du toit est prévu pour la rentrée de septembre. En attendant une solution pérenne, d’ici deux ans. On la cherche. Le problème, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de spécialistes des forts Séré de Rivières ». Renoncer au fort ? En tout cas, il n’en est pas question.






Un article complémentaire paru le lundi di 15 avril 2024