Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Insularité et sécurité

Le Fort de Mons-en-Barœul, qui constitue un noyau de verdure important pour la ville et la métropole, avec des espaces de découvertes naturelles, avait perdu au fil du temps la tranquillité nécessaire. Les rodéos et courses de quads dans les fossés ainsi que les occupations par des activités illicites, nous avaient fait renoncer aux visites dominicales encadrées

Progressivement la tendance devrait s'inverser, espérons le, avec un retour à l'insularité originelle de ce lieu, permettant de redevenir un lieu de promenade et de détente.

Malheureusement en parallèle, les risques d'effondrement de certaines structures empêchent de profiter pleinement de ce qui avait été imaginé.




Toxicomanes et dealers ont quitté le Fort et ses environs 

Un article de Virginie Boulet paru dans La Voix du Nord, édition de Villeneuve d’Asq, le samedi 7 janvier 2023. Photo de Philippe Pauchet.


Deux toxicomanes avaient installé des mini-tentes dans des douves *. Leur accès a été condamné. 

* Nous reprenons ce titre en insistant une fois de plus sur la confusion avec des fossés. Au Fort de Mons, il s'agit de fossés car ceux-ci sont secs à la différence des douves qui sont humides comme dans la plupart des châteaux forts.


Depuis l’été 2020, des consommateurs et revendeurs de crack avaient pris l’habitude de se retrouver aux abords de la station de métro et autour du Fort. La police, la justice et la ville ne sont pas restés   les bras ballants face à ce phénomène. Il semble que ce « spot » se soit déplacé.   

Très vite, sous l’égide de Carole Étienne, la procureure, un groupe local de traitement de la délinquance a été mis en place.

Ce spot de deal et de consommation était le fait d’un déplacement d’un endroit à l’autre de la métropole. Il est apparu au cœur d’une période un peu particulière, le premier été de l’ère Covid, si bien qu’on ne sait pas vraiment comment et à quelle vitesse il s’est développé. Les promeneurs, les nombreux usagers du Fort, mais aussi ceux du métro, ont été nombreux à déplorer ce phénomène. Par crainte pour leur sécurité, mais aussi sur le mode de la compassion, pour ces hommes et femmes ravagés par la drogue, aux allures de zombies. Certains avaient planté des mini-tentes dans les douves, dont l’accès a été limité. Mais la vente avait surtout lieu en bordure des plaines.

Des mini-tentes dans les douves *

Jusqu’à combien ont-ils été à se retrouver dans le quartier, surtout pour prendre du crack, ce puissant dérivé de la cocaïne, dont la consommation explose un peu partout ?

En novembre 2021, la municipalité avait demandé au CIPD Oxygène (centre intercommunal de prévention de la délinquance) d’intervenir rapidement, quand bien même la plupart des toxicomanes n’étaient pas monsois. Elle avait provisionné 38 000 euros pour payer cette intervention. L’État (en réalité l’Agence régionale de santé) l’a remboursée depuis. Basé à Faches-Thumesnil, ce CAARUD (centre d’accueil d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogue) est venu une à deux fois par semaine sur place, avec des kits de seringue, et se rendant disponible.

Les binômes éducateur/psychologue ont eu au moins un contact avec 28 personnes au total. Mais évidemment, tous ne sont pas venus vers ces professionnels-là pour les aider à sortir de la spirale…

Action conjointe

« Très vite, insiste Rudy Elegeest, sous l’égide de Carole Étienne, la procureure, un groupe local de traitement de la délinquance a été mis en place rassemblant les deux polices, la ville, le Caarud, Ilévia, les médiateurs de Citéo… » Les forces de l’ordre ont procédé à des interpellations, des saisies de produits – encore en novembre dernier. L’accalmie a commencé à se faire sentir au second trimestre 2022, ce que confirment des usagers du fort. Mais ce spot s’est visiblement déplacé ailleurs.


 Retrouver l'insularité 

Progressivement le Fort de Mons-en-Barœul retrouve son insularité initiale, avec la disparition des deux ponts fixes, l'un au nord, l'autre au sud, qui franchissaient ses fossés.  

Seul subsistera le pont levis d'origine, avec l'adjonction d'un nouveau pont amovible.


Projet de pont amovible. Vues d'architecte.
Groupement des bureaux d'études Bérim et Bollinger + Grohmann et du cabinet d'architectes NTK

Première étape :
La suppression du pont nord

 Macdonald a perdu un pont

Un article d'Alain Cadet paru dans La Voix du Nord le lundi 31 octobre 2016

Le Fort de Mons, que l’on peut aussi appeler Macdonald suivant la terminologie Boulanger (le général qui était ministre de la guerre lors de la construction des forts), possédait deux ponts d’accès. Désormais il n’en garde plus qu’un.


En plein dans l’actualité de notre série en cours sur le fort Macdonald et les ouvrages Séré de Rivières, la Ville a procédé à la destruction du pont nord. A l’origine du bâtiment (1878 – 1880), ce pont n’existait pas. Il avait été construit, récemment, en dur, pour permettre l’accès aux engins du service des parcs et jardins de la Ville qui remisait une partie de son matériel dans ce vieux fort du Camp retranché lillois. Désormais, ce service des parcs et jardins ira « planter ses choux » dans des locaux plus modernes et plus adaptés.


La trace de l'accroche de l'ancien pont nord est visible sur la contre escarpe du fossé. Cliché pris depuis l'intérieur du Fort

Lorsque l’organisation du bâtiment, strictement militaire, visait à faire en sorte qu’il ne puisse être pris, son accès avait été volontairement limité, côté ouest, à un seul point. Cette entrée avait été équipée d’un système de pont-levis que l’on pouvait dresser en cas de siège. Le lieu était particulièrement bien défendu et « battu » par deux « casemates de flanquement ». Avec son fossé profond qui entourait complètement l’ensemble du bâtiment, il était particulièrement difficile pour l’armée d’invasion de s’emparer de la forteresse baroeuloise. L’honnêteté nous pousse cependant à mentionner qu’avec une construction établie à plus de 40 m au-dessus du niveau de la mer, il était économiquement inenvisageable de construire un système d’aqueduc pour mettre en eau le fossé du fort Macdonald. Mais, même sec, ce fossé défendu par ses caponnières constituait un obstacle redoutable.


C'est à cet emplacement qu'une passerelle amovible sera construite en lieu et place de l'ancien pont, afin de permettre le passage de certains engins qui ne peuvent emprunter le pont-levis.

Le fort Macdonald revient aujourd’hui à un état très proche de ce qu’il fut dans les années 1880. Il s’agit selon les termes entendus du côté de l’Hôtel de ville de « redonner son insularité au fort ! » Enfin presque, parce qu’il y a belle lurette que le pont ouest n’est plus mobile et qu’il a été remplacé par une structure fixe. Pour autant, ce pont modernisé avec sa porte revue et corrigée ne manque pas de charme et de cachet. C’est grâce à lui que, désormais, le visiteur pourra pénétrer dans cette île de verdure et d’histoire.


Une barrière en bois a été posée du côté escarpe


Deuxième étape :

La suppression du pont sud



Cliché du 20 octobre 2020 devant le pont sud © L'association Eugénies avec des membres de l'Inrap. De gauche à droite : Carole Deflorenne, Guy Selosse, Jacques Desbarbieux et Alain Henton. 


Vue prise en dessous du pont sud montrant une des faces de la simple caponnière. Cliché de Guy Selosse ©


Vue prise depuis le fossé en direction de la simple caponnière, qui montre la conception de cet ouvrage. Il s'agissait d'un remblai au dessus d'une voûte en tôle ondulée. Cliché de Guy Selosse ©.


Le pont sud enjambant le fossé vu depuis la simple caponnière (ci-dessus et ci-dessous) Clichés de Guy Selosse ©


La destruction du pont sud était programmée pour la fin du mois de novembre 2022. Cet ouvrage, réalisé pour permettre un accès au fossé, n'existait pas bien entendu à l'origine dans la conception enclavée de cette fortification. Sa suppression n'a fait que renouer avec l'aspect historique originel.




On devine l'emplacement de l'ancien pont avec les traces laissées sur l'escarpe



Troisième étape :

La construction d'une passerelle au nord


Une double page dans le journal municipal " Mons & Vous " n° 101, de janvier 2022, explique les motivations de redonner son insularité au Fort de Mons-en-Barœul.


Au fil des années, pour des raisons pratiques, des ponceaux sommaires avaient été aménagés au nord et au sud de l'ouvrage. Il s'agissait de structures de tôles arrondies formant tunnel recouvertes de matériaux solides permettant d'ouvrir des voies carrossables entre les deux rives du fossé. Ces constructions constituaient des ruptures anachroniques et peu qualitatives dans la perspective originelle des fossés. Par ailleurs, ces points de passage ouvraient donc les espaces intérieurs, certains fragiles, d’autres dangereux, à tout le monde et à toute heure du jour et de la nuit. A l'usage, les inconvénients (dégradations, caches, incivilités, activités illicites) se sont avérés bien supérieurs aux quelques avantages qu'ils présentaient. La municipalité a donc décidé d'en revenir à la fonction première de ces fossés et refaire du fort « une (presque-)île » avec des accès contrôlables. Les deux ponceaux ont donc été démontés (celui côté sud fin novembre).

 

Néanmoins, pour des raisons techniques (d'entretien, de travaux, de sécurité), il était indispensable de maintenir un accès carrossable pouvant évidemment être utilisé également par le public mais conçu dans un plus grand respect du site (son architecture, son environnement naturel) et surtout non permanent !

 

Un concours d'architectes a donc été lancé pour la conception et la réalisation d'une passerelle amovible côté nord. Celui-ci a été remporté par le groupement des bureaux d'études Bérim et Bollinger + Grohmann et du cabinet d'architectes NTK.


Le dessin de la passerelle se base sur des lignes courbes favorisant son intégration paysagère. La passerelle se compose de deux parties, l'une fixe côté promenade extérieure, l'autre basculante coté intérieur. La partie fixe formera un petit belvédère en surplomb du fossé offrant ainsi un point de vue sur l'enfilade de fossés. La partie mobile pourra se rabattre (vers le bas) contre le talus existant.



Le projet retenu comporte une partie à bascule et une autre fixe qui forme un belvédère. Comme pour le pont-levis d'origine, qui reste en place, il existe une partie dormante et une partie basculante qui est ici descendante et non levante.

Ce choix original permet de minimiser l'impact visuel de la passerelle une fois celle-ci abaissée. Ce choix présente aussi de nombreux intérêts techniques et de mise en œuvre. A ce stade, hors maîtrise d'œuvre, le coût des travaux est estimé à environ 400 000 €. Une fois cette passerelle installée, le fort retrouvera sa sérénité ce qui permettra d'envisager d'y développer de nouvelles activités, notamment dans des espaces aujourd'hui inexploités.


Signalons également que cette passerelle s'inscrit dans un programme bien plus large et conséquent de modernisation des équipements qui y sont hébergés et de restauration de structures qui avec l'âge, ont pu se dégrader.


Les projets non retenus du concours de 2021


Il s'agissait de créer une passerelle mobile et carrossable, avec un franchissement de 14 mètres, au dessus des fossés (certains projets utilisent le terme totalement inapproprié de douves !)


Un des projets non retenu conçu par Modulo Nord et Acogec, avec une passerelle pivotante.


Un autre projet non retenu, celui d'un collectif d'architectes Jinkau avec Citymix, qui prévoyait un système à pont basculant levant.



 Assurer la sauvegarde et la sécurité 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Fort de Mons-en-Barœul qui a résisté aux divers conflits mondiaux, connaît depuis quelques années des attaques d'une autre nature ... celles du temps.

Un article d'Alain Cadet, paru dans l'édition de Villeneuve d'Ascq de la Voix du Nord, le dimanche 5 juin 2022 évoque les mesures urgentes. Voir l'article.


En 2021 des travaux d'abattage des arbres (voir ici) avaient enfin été entrepris. Une végétation, qui rappelons le, n'existait pas à l'origine et qui avait fini par dégrader la structure du bâtiment.


Un encart dans ce même article revient sur l'abattage des arbres devenu indispensable.

Des zones exclues

Devant la dangerosité plusieurs parties du Fort ont été interdites, ne permettant plus d'organiser des visites-découvertes, ce qui a découragé certaines associations comme Eugénies.



L'accès à la cour sud par le couloir a été condamnée, rendant impossible l'utilisation des équipements comme la salle de projection et le jardin de Thalie. Pour les locaux associatifs, une seule possibilité il faut contourner et passer par l'intérieur. Cliché du 20 octobre 2020.


Pour soutenir la voûte, des étais ont été placé au niveau du couloir d'accès à la cour sud. Cliché du 20 octobre 2020.


Dans la cour sud plusieurs zones sont devenues inaccessibles. Cliché du 20 octobre 2020.


Le soutènement du couloir d'accès à la cour sud. Clichés ci-dessus et ci-dessous du 7 novembre 2021.




La situation était inchangée le vendredi 13 janvier 2023


L'accès à la cour nord a également été interdit. Cliché du 7 novembre 2021.


Un soutènement a également été mis en place au niveau du couloir d'accès à la cour nord. Cliché du 7 novembre 2021. 


La situation inchangée le vendredi 13 janvier 2023

Des fissures

Si les premières fissures sont apparues quelques années après la construction du Fort comme on peut le remarquer avec l'existence de témoins de fissuration posés en 1886, plus aucun nouveau mouvement n'avait été constaté pendant plus d'un siècle. Une première inquiétude avait été signalée au début des années 2000. Voir ici.


Achevé en 1880, c'est 6 années plus tard que des témoins ont été posé au Fort de Mons dans les passages, en raison de l'apparition de fissures au niveau des murs latéraux.


Un témoin, dans le couloir d'accès à la cour sud, daté du 16 janvier 1886, parmi la cinquantaine qui ont été posé six années après la fin de la construction.


Dans la cour sud, deux témoins différents ont été apposés (l'un en plâtre et l'autre en plastique) au niveau d'une fissure apparue au dessus de la voute. Clichés du 11 avril 2009.



Une importante fissure en Y est apparue sur le magasin à poudre de la cour nord (clichés ci-dessus et ci-dessous).



Les fissures sont disséminées dans de nombreux endroits du bâtiment fragilisé.


Dans la chaufferie une fissure court depuis la voûte jusqu'au bas du mur.

Des mouvements de terrain

Lors d'une visite technique nous avons eu l'occasion de constater des mouvements préoccupants au niveau du sol. L'hypothèse serait que les variations climatiques de plus en plus importantes sur une base argileuse entraineraient des phénomènes successifs et alternatifs de dilatation et de contraction, fragilisant ainsi les fondations.


Dans les couloirs internes du Fort, à plusieurs endroits des fissures sont apparues au niveau du sol, témoignant d'un mouvement beaucoup plus important et complexe qu'on pouvait le supposer.


A la base des niches des zones de décollement sont apparues


Certaines fissures visibles au sol se prolongent dans les murs. Un risque de bascule et d'effondrement des structures est à craindre.


Des dégâts plus anciens

La batterie de flanquement nord a subi d'importants dégâts, mais ceux-ci sont très anciens. Ici l'apparition des fissures est indépendante de l’action des racines, elle relève en effet d’un effondrement accidentel non daté.




L'intérieur de la batterie de flanquement nord, dont l'accès est condamné depuis les travaux de rénovation de Gérard David en 1984.


Quelle solutions ?

L'erreur écologique

La première urgence était l'élimination des arbres. Ce qui a malheureusement pris trop de temps, faute sans doute d'avoir compris l'ampleur du phénomène de dégradation face au souhait de préserver une nature ... et d'accepter l'idée que celle-ci pouvait-être quelquefois hostile.


Les préoccupations écologiques ont reçu un accueil favorable avec la mise en place de bacs de permaculture au niveau de la rue des remparts. Quel avenir pour ce projet ? On peut se poser des questions sur l'influence écologique qui a contribué à retarder la prise de décisions.


Voici ce que écrivions il y a plusieurs années : Sur cette carte postale centenaire que nous avons retrouvée à Dresde en Allemagne, on remarque l'absence d'arbres sur le sommet du fort. Nous sommes pendant la première guerre mondiale, le fort est occupée par l'armée allemande qui n'a nul besoin de se camoufler d'une aviation quasi-inexistante. La suppression urgente des arbres pour des raisons de sauvegarde ne fera que renouer avec nos racines !


Une solution provisoire

Les infiltrations dues aux racines des arbres étant dissipées, il est vital de s'atteler à la pérennité des constructions fragilisées. Mais comme souvent face à l'urgence, on se résout à des mesures devenues indispensables au moindre coût. C'est ainsi qu'il est prévu de réaliser un soutènement des voutes par des arceaux métalliques. Ce qui transformera les couloirs d'accès en galeries de mines !


Les arceaux métalliques peuvent être réalisés sur mesure. Plusieurs sociétés ont ce savoir-faire, qui nécessite des calculs et des études préalables. Le plus souvent ce sont des barres d'acier qui sont choisies en raison de leur plus grande résistance. 

Et ensuite ?

L'ampleur du chantier et des investissements nécessaires fait craindre que la remise en état soit reportée aux calendes grecques. La solution provisoire ayant au moins l'avantage de pouvoir réutiliser des structures municipales, sous réserves d'un avis favorable de la commission de sécurité.


Cet article paru le 4 juillet 2020 évoquait déjà à l'époque un coût de travaux de plusieurs millions d'euros et trois années de chantier.

Eviter d'autres dégradations

Depuis longtemps il est question de rendre l'insularité au Fort de Mons-en-Barœul afin d'éviter les intrusions. Un retour au système du pont-levis est envisagé avec la pose d'un " tablier abaissant ". Celui-ci ne sera pas installé à la place de l'ancien mais sans doute au niveau du pont qui a été supprimé.

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