Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Remise à niveau du Fort

Un grand projet de remise à niveau du fort Macdonald est à l’étude. Il devrait être réalisé dans les deux ans.

Un article d'Alain Cadet dans la Voix du Nord du dimanche 5 juin 2022


Le vieux fort militaire, restauré en 1984 et transformé en bâtiment municipal a désormais besoin d’un coup de jeune. D’importants travaux sont à l’étude pour assurer la pérennité du lieu.


Hormis une rénovation partielle dans le cadre de « Lille 3000 », le fort Macdonald est dans son jus depuis quasiment quarante ans. La structure du bâtiment commence à se dégrader. Un chantier de rénovation globale s’imposait. La Ville a enclenché le compte à rebours pour mener à bien sa réalisation. Cette décision est liée à l’apparition d’infiltrations d’eau pluviale qui mettait en péril à la fois certaines activités et la structure du bâtiment. Les deux voutes d’accès aux cours latérales ont dû être interdites au public pour des raisons de sécurité. Très vite, on a établi un rapport entre le toit arboré et les dégâts constatés. C’est la raison pour laquelle les arbres du sommet ont été abattus l’an dernier (voir ci-dessous). 


Les deux chevilles ouvrières de ce projet municipal de remise à niveau du vieux fort sont Francis Bossut, l’adjoint aux finances et Christophe Lambin, le directeur des services techniques. Ils ont lancé depuis plusieurs mois une première phase d’étude. Elle commence à donner quelques résultats. « Nous avons procédé au « carrotage » de la structure de brique au niveau des voûtes condamnées », explique Christophe Lambin. 


« Si les voutes donnent quelques inquiétudes, les parties de soutènement latérales, larges, puissantes et homogènes sont restées parfaitement saines. Pour des raisons budgétaires nous avons opté pour un système de soutènement métallique qui épouse la forme du bâtiment. » « Cela représente quand même plusieurs dizaines de milliers d’euros », précise Francis Bossut, « cette solution permettra, si le budget le permet un jour, d’effectuer ultérieurement une rénovation complète de la maçonnerie. »  

 

Mais le projet ne s’arrête pas là. Côté Nord, une nouvelle passerelle sera construite selon un système de tablier abaissant. L’ensemble du bâtiment sera revu et totalement modernisé. Des travaux d’isolation thermique et notamment le remplacement des huisseries actuelles par du double vitrage seront effectués dans toutes les composantes du bâtiment. L’accessibilité aux personnes handicapées, Le système de désenfumage, l’électricité, le câblage informatique seront refaits à neuf selon les normes contemporaines : un projet de plus d’un million d’euros.


Un déboisage rendu indispensable pour la sauvegarde du bâtiment.



Les murs et les voutes de briques du fort ont été, à l’origine, recouvertes de terre pour les protéger de l’artillerie ennemie. La pelouse du sommet était le régal des moutons du voisinage. Mais quand les fermes ont disparu au profit du Nouveau Mons, les troupeaux ont émigré et des arbustes se sont développés. Peu à peu, ils sont devenus des arbres de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. C’était joli à voir et agréable à la belle saison. On disait du vieux Fort que « dans son écrin de verdure, il était un morceau de nature en ville. » Mais, les racines des arbres ont commencé à s’attaquer aux voûtes supérieures du bâtiment. Des infiltrations sont survenues. Très vite, le rapport entre le toit arboré et les dégâts constatés est paru évident. Pour sauver son bâtiment historique, la Ville a dû se résoudre à abattre la soixantaine d’arbres qui surplombait le fort. Le chantier d’abattage s’est déroulé pendant la première quinzaine du mois de mars 2021. Le paradoxe, c’est que ce changement a remis le lieu dans un état comparable à celui des années 1880.