Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

La batterie annexe


Il était une fois le « Petit fort », batterie annexe du fort Macdonald  


Un article d'Alain Cadet paru dans La Voix du Nord (édition de Villeneuve d'Ascq) le mardi 4 octobre 2022.

 

La batterie annexe nord occupe une place particulière dans la mémoire   des Monsois. Elle était le terrain de jeux des adolescents, et un but   de promenade pour les riverains. 


Le fort possédait deux batteries annexes : celle du sud et celle du nord. À Bondues et à Seclin, deux fortifications comparables, il n’en existait qu’une seule, et aucune à Sainghin-en-Mélantois, comme au Vert Galant à Wambrechies. Si la batterie sud a assez vite disparu, la batterie nord, dite « Petit fort » dans le vocabulaire local, est restée accessible jusque dans les années 1970. Elle fait partie de la mémoire collective des vieux Monsois.


Recouverte de terre, elle n’a été détruite qu’en 2011, à l’occasion de la construction d’un lotissement (actuellement rue Paul-Milliez).


Ces batteries annexes étaient destinées à pouvoir atteindre les angles morts, les zones inaccessibles depuis l’édifice principal. C’était un complément du système d’artillerie principal. Il faut savoir que le fort Macdonald, conçu pour protéger la place forte de Lille, n’a jamais servi pour un usage militaire en temps de guerre, et la seule fois où il a été prêt au combat, c’est seulement pendant quelques jours d’août 1914, au moment de l’invasion allemande.


Au bout d'un sentier bordé d'arbres


Contrairement au fort de Sainghin-en-Mélantois, qui a ouvert le feu sur un détachement de Ulhans (cavaliers allemands) à cette occasion, le fort de Mons-en-Barœul n’a jamais tiré un seul coup de canon ! Cette « batterie annexe », côté nord, était composée d’une « traverse-abri » d’environ 9 mètres sur 5 (à l’intérieur) et de deux plates-formes de tir. Il a été laissé à l’abandon par l’armée tandis que le bâtiment principal a abrité successivement un détachement colombophile et une unité de transmissions longue distance. Le « Petit fort » est devenu un lieu de promenade. On y accédait par un sentier bordé d’arbres qui aujourd’hui a disparu. A. C. (CLP)





Les souvenirs d’enfance de Jean-Yvon Beulque 

 

Jean-Yvon Beulque sur une butte à deux pas de l'ancienne redoute nord qui se trouvait près du cimetière.


Jean-Yvon, qui habite Bersée, a passé toute son enfance et son adolescence à Mons. Ce « Petit fort » était le son terrain d’aventures.


Pour l’atteindre, Jean-Yvon a sa méthode : il suit la rangée d’arbres sinueuse qui bordait jadis le sentier d’accès. Au bout, il y a une butte qui évoque le paysage ancien, même si le fort se trouvait plus loin. « J’habitais du côté du boulevard du Maréchal-Leclerc », se souvient-il. « Pour venir ici, c’était une véritable expédition. Nous partions à 4 ou 5 et empruntions les sentiers ou coupions à travers champs pour atteindre « la Guinguette » et son orgue mécanique, salle de bal le dimanche et repère des militaires qui occupaient le « Grand fort », le reste du temps. Il ne restait alors plus que quelques centaines de mètres pour se trouver sur les lieux. C’était une redoute désaffectée avec une voûte de briques recouverte de terre. On y accédait par une cheminée s’ouvrant à l’air libre. Il y avait une esplanade gazonnée, sur le devant, permettant de pratiquer le foot, et la ceinture de fossés bordée de taillis était propice à toutes sortes de jeux ».


La dernière fois que le groupe s’est rendu au « Petit fort », c’était bien plus tard, juste avant le service militaire, en juillet 1959. Le temps de l’insouciance était loin : ces enfants devenus grands s’apprêtaient à partir pour l’Algérie... A. C. (CLP)