Au sommet de la butte de Mons, à 47 m de hauteur, cet ouvrage d’artillerie fut édifié en 1878-1880 par le général Séré de Rivières sur l’ordre du général de Mac-Mahon, alors président de la République. Il faisait partie du système de défense de Lille, imaginé après la défaite de 1871, mais son rôle militaire fut pratiquement nul. Il servit surtout de casernement, y compris pour une unité colombophile de l’armée dans les années trente. Les deux guerres l’ayant laissé à peu près intact, il fut ensuite acheté par la commune et transformé en centre socioculturel (1977).
Cette destination toute pacifique, confirmée, en 2004, par le titre de « Maison folie », n’a pas empêché ce Fort de conserver l’essentiel de ses caractéristiques d’ouvrage militaire.
• L'étude de l’ouvrage date du 12 septembre 1876. L'approbation par le ministre est faite le 17 juin 1878. Les travaux débutent le 3 août 1878 et se terminent deux ans plus tard.
• Le plan du fort a été modifié en 1879, sur l’étude originelle de 1878. il y n’y a pas autant de pièces à droite et à gauche du bâtiment central qui est occupé actuellement par la bibliothèque. Des ateliers, des magasins ont été ajoutés et même une chambre des lampes comme dans le magasin à poudre.
• Le budget pour la construction est estimé à 160.000 francs pour l'acquisition des terrains qui devront être expropriés et 1.840.000 francs pour les travaux proprement dit.
• L'armement prévu en 1878 consiste en 2 pièces sans tourelles, 2 pièces sous casemates cuirassées, 23 pièces de rempart, 23 pièces à tir indirect, 2 mortiers et 10 pièces de flanquement. On pense que le fort de Mons ne recut jamais son armement.
• L'effectif est de 12 officiers, 4 sous-officiers et 624 soldats. Le fort est conçu pour un maximum de 687 hommes.
• Il y a 40 lits à l'infirmerie. La cuisine comporte 2 fours de 250 rations chacun. Il y a 2 citernes et 2 puits. Les 2 forages qui alimentaient le fort, se trouvaient dans la cour principale. Celui du nord descendait à 45 m, et celui du sud à 75 m.
• On note une écurie avec 40 chevaux.
Les plans originaux de 1880 conservés aux archives municipales portent la signature du capitaine de génie Roux (reproduite ci-dessous).
Chaque capitaine de génie construisait dans sa carrière environ trois à cinq forts.
Le Fort de Mons-en-Barœul a été bâti en briques en utilisant l'argile du sous-sol à proximité. Une briqueterie a été construite pour la circonstance. Il y avait déjà des briqueteries à Mons (comme la briqueterie Salembier) car la qualité de l'argile était réputée, il s'agit d'une bonne argile dite de potier.
600 ouvriers belges pour la plupart ont participé à la construction de ce fort pendant deux ans. Les ouvriers belges étaient réputés pour leurs compétences dans le travail de la brique. La pose de la brique se faisait en boutise, c'est à dire que la partie visible était la partie la plus étroite (le bout).
En plusieurs endroits la brique est taillée, notamment dans les arêtes des voûtes. Il s'agit d'un travail de grande qualité, qui en maints endroits fait oublier qu'il s'agisse d'un ouvrage militaire.