Les casemates ou chambrées donnent sur la cour centrale.
Dans les forts de 1874, les casernements étaient dimensionnés sur la base d’une
place couchée par homme de garnison. L’élément de base des casernements était
la chambrée, prévue, en théorie, pour 60 hommes, à raison de 14 lits en fer
modèle 1876 pour 4 personnes et de 2 lits pour 2 personnes. Les lits à 4 places
étant pour la troupe, ceux à 2 places pour les sous-officiers.
Schéma d'organisation type d'une chambrée
Les lits avaient une emprise au sol de 2,00 x 1,425 m, ils
étaient séparés les uns des autres de 0,73 m, et étaient desservis par une
allée centrale de 2,00 m de large. Ils étaient constitués de deux montants,
celui de tête étant fixé au piédroit. Celui côté allée, comportait un râtelier
à fusils, ainsi que deux tablettes, dont l’une était rabatable. Les sommiers
étaient constitués de simples planches.
Dans l’intervalle séparant deux lits, fixées au mur par
console, se trouvaient une étagère murale (planche) et une planche à bagages
pour un homme, équipée en dessous, de crochets pour suspendre des chaussures,
et en façade, de crochets pour le ceinturon, la cartouchière et la baïonnette.
Après 1885, les nouveau ouvrages construits sont équipés de
lits de camp à deux étages et travées continues. La capacité de ces lits était
de 3 hommes pour 2 mètres par étages. Ils étaient disposés tête au mur, un
couloir central de un à deux mètre étant ménagé entre les deux rangées de lits.
Les couchages étaient légèrement inclinés (environ 15 cm sur 2 m).
Il existait deux modèles de lits de camps :
Un premier à montants tubulaires de 70 x 70, dont l'élément
de base avait 1,35 m de large et 2,60 m de haut pour la tête, contre 2,43 m
pour le pied. Tous les deux éléments, un espace de 0,70 m était laissé pour
l'échelle d'accès à l'étage. Ce modèle comportait une planche à bagages et un
râtelier horizontal par étage, ainsi qu'une tablette formant appui-tête.
Le second à montants en fer en u et cornières, dont
l'élément de base avait 2,00 m de large et 2,90 m de haut pour la tête, contre
2,45 m pour le pied. Il comportait à intervalle régulier, une échelle
constituée de montants tubulaires 45 x 25 et fers ronds de 25. Ce modèle
comportait une planche à bagages par étage, ainsi qu'une tablette formant
appui-tête et un râtelier vertical (Déramé, Bois Bourru).
Ci-dessous une ancienne chambrée d'hommes de troupe au fort
de Mons-en-Barœul reconvertie en salle de danse. On découvre au mur les
fixations des lits, et en bas de ceux-ci des aérations basses.
Cette spécificité qui existe au Fort de Mons, au niveau de
la ventilation, n'a semble t-il pas été retrouvé ailleurs. A partir des prises
extérieures au niveau de la cour centrale, l'air est ventilé jusque dans les
chambrées où il arrive à la base des pièces à travers une grille métallique.
Ci-dessous une chambrée d'hommes de troupe au fort de Bourlémont.
Ci-dessous des lits d'hommes de troupe au fort de Bois l'abbé (Epinal)
Ci-dessous une chambrée d'hommes de troupe au fort d'Uxegney (Epinal)