Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Le système de chauffage

La température moyenne dans un fort est assez constante aux environs de 13°. Ceci en raison de la conception semi enterrée des forts Séré de Rivières.
Un système de chauffage équipait tous les forts, il était adapté à la région et à son climat.
On estime que la température s'élevait d'à peine deux degrés, mais surtout le but était de diminuer l'humidité. Il existait en effet un ruisellement permanent du à cette différence thermique avec l'extérieur.
Au fort de Mons on retrouve, dans les chambrées des hommes de troupe et des officiers, les emplacements où étaient encastré les poêles à bois ou à charbon. Il sont situés de chaque côté de la pièce au milieu des murs.
Dans les logements des gradés les niches sont plus importantes pour un volume à chauffer plus restreint, privilège du grade !
L’évacuation des gaz brûlés se faisait par un conduit de cheminée montant dans le piédroit et émergeant sur les superstructures du fort.
On retrouve aussi, mais uniquement dans les chambres des soldats, au bas des murs des évacuations communiquant avec l'extérieur et destiné à soustraire l'oxyde de carbone nocif. Cette aération du bas des pièces étant d'autant plus nécessaire en période de conflit lorsque les grandes fenêtres étaient occultées. Cette particularité est toutefois assez rare.
On ne connaît pas les modèles des poêles installés au fort de Mons, plusieurs modèles existaient : Choubersky, Gurney, Joly, Phenix et Vaillant.