Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Le Fort de Mons dans la dernière édition de Wartime (mai 2009)

Voici le message que vient de nous adresser Aaron Pegram. C'est le petit fils d'un prisonnier du fort de Mons. Nous attendons avec impatience cette édition de Wartime pour vous en faire part.
C'est d'autant plus émouvant, et symbolique de recevoir cette nouvelle le 8 mai, alors que justement l'épisode de la bataille de Bullecourt est remis en lumière actuellement (*) suite à la découverte de nouveaux corps de ces soldats australiens venus nous prêter main forte durant la guerre de 1914/1918.

Dear Jacques,
Thank you for your assistance during my research on my article on Fort MacDonald. My article was published in the latest edition of "Wartime", a copy of which I making its way to you as of today. The designer of the magazine chose not to use any of the photographs you so diligently sent me, but I thank you for your hard work and effort nonetheless.
Thank you Jacques. I will let you know when I am in Lille next so I can thank you in person.
Regards,
Aaron Pegram
(*) Vendredi 24 avril 2009 : L'Australie donne cinq millions d'euros pour créer un «chemin de mémoire»

Les Australiens ont le sens du devoir de mémoire. Hier, à Pozières dans la Somme, leur ministre des Anciens Combattants a annoncé le déblocage d'une enveloppe de plus cinq millions d'euros pour la création d'un « chemin de mémoire », qui passera, dans la région, par Fromelles et Bullecourt. Pour honorer les 62 000 soldats tombés au front.

Lors de sa visite hier au monument de Pozières, dans la Somme, Alan Griffin, ministre des Anciens Combattants australien, a annoncé le déblocage d'une enveloppe de 5,4 millions d'euros (10 millions de dollars australiens) sur quatre ans pour la création d'un « chemin de mémoire ». Sur le parcours, qui va de la Somme à la Belgique en passant par le Nord - Pas-de-Calais, sept sites seront revalorisés (1).

«Par la création de ce chemin, nous voulons mieux informer sur ce que les soldats ont vécu pendant la Première Guerre mondiale. C'est important pour nous, car sur le front occidental, nous avons perdu 46 300 hommes», a-t-il déclaré. Au total, 62 000 soldats australiens sont tombés pendant ce conflit. «Il y a deux moments-clés pour les Australiens, explique Frédérick Hadley, attaché de conservation à l'Historial de la Grande Guerre à Péronne. Le débarquement à Gallipoli (Turquie) en 1915 et l'arrêt des troupes allemandes à Villers-Bretonneux (Somme), trois ans plus tard. Le premier fut un échec mais marque l'histoire du pays parce que c'était la première fois que les Australiens combattaient en tant que nation. Puis en 1918, ils vont stopper la progression allemande qui venait de percer le front allié. S'ils n'avaient pas été là, Amiens serait sûrement tombée. Entre ces deux dates, les troupes stationneront près d'Armentières, dans le Pas-de-Calais et en Belgique.» Le devoir de mémoire, Canberra en fait une priorité.
Deux communes de la région se verront attribuer des fonds pour réhabiliter leurs monuments commémoratifs.

Fromelles et Bullecourt
Fromelles (près de La Bassée) édifiera un nouveau cimetière en 2010, pour accueillir les corps des quatre cents soldats retrouvés lors de fouilles archéologiques l'année dernière. Et le village de Bullecourt (dans l'Arrageois), où sont tombés pendant la Grande Guerre quelque 10 000 soldats australiens. Jules Laude, maire, annonce que «la surface du musée passera de 67 à 210 mètres carrés, avec l'édification d'un nouveau bâtiment.» Construit par son prédécesseur dans une étable, le musée commençait à être un peu juste pour accueillir les milliers d'Australiens qui viennent là chaque année.
Le ministre Alan Griffin espère bien que ses partenaires français s'allieront au projet, comme eux avaient aidé la France à l'époque.
Sarah Binet

1. - Les sept sites du chemin de mémoire : Villers-Bretonneux, Mont-Saint-Quentin, Pozières, Fromelles, Bullecourt, Ypres et Tyne Cot (Belgique). in LA VOIX DU NORD, édition régionale du 24 avril 2009
http://histoiresdunord.blogspot.com/search?q=bullecourt