Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Les chambrées des hommes de troupe


Lit métallique modèle 1876 :

1 - châssis fixé au mur.
2 - entretoise mobile.
3 - châssis mobile.
4 - marchepied.
5 - planche à bagages pour 3 hommes.
6 - râtelier pour 4 fusils.
7 - tablette rabatable.






Dans les forts de 1874, les casernements étaient dimensionnés sur la base d’une place couchée par homme de garnison. L’élément de base des casernements était la chambrée, prévue, en théorie, pour 60 hommes, à raison de 14 lits en fer modèle 1876 pour 4 personnes et de 2 lits pour 2 personnes. Les lits à 4 places étant pour la troupe, ceux à 2 places pour les sous-officiers.



Schéma d'organisation type d'une chambrée.



Les lits avaient une emprise au sol de 2,00 x 1,425 m, ils étaient séparés les uns des autres de 0,73 m, et étaient desservis par une allée centrale de 2,00 m de large. Ils étaient constitués de deux montants, celui de tête étant fixé au piédroit. Celui coté allée, comportait un râtelier à fusils, ainsi que deux tablettes, dont l’une rabattable. Les sommiers étaient constitués de simples planches.

Dans l’intervalle séparant deux lits, fixées au mur par console, se trouvaient une étagère murale (planche) et une planche à bagages pour un homme, équipée en dessous, de crochets pour suspendre des chaussures, et en facade, de crochets pour le ceinturon, la cartouchière et la baïonnette.

Après 1885, les nouveau ouvrages construits sont équipés de lits de camp à deux étages et travées continues. La capacité de ces lits était de 3 hommes pour 2 mètres par étages. Ils étaient disposés tête au mur, un couloir central de un à deux mètre étant ménagé entre les deux rangées de lits. Les couchages étaient lègèrement inclinés (environ 15 cm sur 2 m).

Il existait deux modèles de lits de camps :

Un premier à montants tubulaires de 70 x 70, dont l'élément de base avait 1,35 m de large et 2,60 m de haut pour la tête, contre 2,43 m pour le pied. Tous les deux éléments, un espace de 0,70 m était laissé pour l'échelle d'accès à l'étage. Ce modèle comportait une planche à bagages et un râtelier horizontal par étage, ainsi qu'une tablette formant appui-tête.

Le second à montants en fer en u et cornières, dont l'élément de base avait 2,00 m de large et 2,90 m de haut pour la tête, contre 2,45 m pour le pied. Il comportait à intervalle régulier, une échelle constituée de montants tubulaires 45 x 25 et fers ronds de 25. Ce modèle comportait une planche à bagages par étage, ainsi qu'une tablette formant appui-tête et un râtelier vertical (Déramé, Bois Bourru).

Ci-dessous une ancienne chambrée d'hommes de troupe au fort de Mons-en-Barœul reconvertie en salle de danse. On découvre au mur les fixations des lits. La photo de droite montre l'aération basse.





Ci-dessous une chambrée d'hommes de troupe au fort de Bourlémont.



Ci-dessous des lits d'hommes de troupe au fort de Bois l'abbé (Epinal)



Ci-dessous une chambrée d'hommes de troupe au fort d'Uxegney (Epinal)